Semaine du 28 février au 6 mars 2022

Semaine du 28 février au 6 mars 2022

Comme on pouvait raisonnablement s'y attendre, la semaine écoulée est marquée par une augmentation du nombre des cas d'environ 30% par rapport à la semaine précédente, augmentation consécutive à la levée presque totale des mesures de lutte contre l'épidémie il y a quinze jours. Le nombre de tests PCR effectués, qui diminuait fortement depuis le 25 janvier a atteint un plateau depuis une quinzaine de jours. La proportion de tests PCR positifs dépasse cette semaine légèrement 50%, une valeur jamais atteinte en décembre-janvier au plus fort de la double vague Delta-Omicron. A cela s'ajoute que dans neuf cantons ce lundi coïncidera avec la fin des vacances scolaires qui permettent toujours une diminution du nombre des contaminations puisque les autorités refusent de prendre des mesures pour limiter les infections dans les écoles.

Des membres de la Task force scientifique (Tanja Stadler, Samia Hurst), qui cessera ses activités à la fin du mois, ont appelé cette semaine au maintien du port du masque en intérieur sur une base volontaire et individuelle. Il est particulièrement choquant de constater que les membres d'une instance officielle en soient réduites à des recommandations informelles, données dans la presse ou sur Twitter, faute d'avoir pu obtenir une écoute raisonnable de la part des autorités sanitaires et politique du pays.

A noter encore que l'attention médiatique étant détournée des réflexions comme celle de Public Eye sur le (mauvais) fonctionnement global de la répartition des doses de vaccins peuvent émerger (voir ci-dessous).

Sommaire

  • Impact des mesures de lutte en Suisse
  • Diverses études en sciences sociales autour du COVID en Suisse
  • Deux figures de scientifiques
  • Les riches comme obstacles à la fin de la pandémie (II) : stratégie inique de s'accaparer les vaccins
  • Les riches comme obstacles à la fin de la pandémie (II) : laisser les virus circuler dans les pays des Suds est un choix politique
  • Des morts évitables, encore
  • La voix des personnes concernées : «Protéger-vous, protéger-nous! »
  • On a pas fini de voir les conséquences du Covid
  • Inégalités de santé aux Etats-unis

Impact des mesures de lutte en Suisse

La WOZ :: trad. française propose un bilan intermédiaire de l'impact de la pandémie et des mesures de lutte contre celle-ci pour les femmes en Suisse et dans le monde. L'article est une large synthèse et à ce titre évoque rapidement un grand nombre d'éléments. Il montre une nouvelle fois que la question du rapport entre conditions de travail (rémunéré ou non) et pandémie est une problématique centrale à la fois en ce qui concerne l'exposition au virus, les conséquences de la crise à moyen long terme. Si l'article donne la parole à deux syndicalistes, on constate entre les lignes l'absence de revendications syndicales en lien avec la situation.

Spécificité suisse, les déclarations de violence domestique contre les femmes n'ont pas augmenté en Suisse pendant les confinements. Pour plusieurs scientifiques citées dans l'article, cela n'implique pas qu'une augmentation de la violence domestique n'ait pas eu lieu, mais plutôt qu'elle a été sous déclarée en raison des circonstances critiques.

Études en sciences sociales

L'article de la WOZ décrit ci-dessus mentionne de nombreuses études concernant la Suisse parues ou à paraître sans, malheureusement, en donner les références complètes. Nous les mentionnerons ici quand nous les aurons identifiées.

On peut déjà mentionner la synthèse par Marieke Vorpostel d'une étude publiée l'an dernier sur la répartition des tâches entre hommes et femmes que l'on trouve ici. Elle donne notamment des chiffres très simples, ceux du taux de chômage selon le niveau de formation avant et après la première phase de la pandémie (2020):

Hommes Femmes
2019 tertiaire 2,6% 3,5%
2020 tertiaire 2,9% 4,5%
2019 secondaire 1 7,1% 6,1%
2020 secondaire 1 9,0% 11,2%

Exemple de lecture: le taux de chômage pour les femmes dont la dernière formation scolaire est de niveau secondaire 1 (scolarité obligatoire) est passé de 6,1% à 11,2% pendant la première année de pandémie.

Deux figures de scientifiques: Tanja Stadler et Didier Pittet

Dans l'édition du 1er mars de la version française de Blick, Tanja Stadler, présidente de la Task force scientifique, fait face à deux journalistes qui reprennent complaisamment les éléments de langage de l'Union démocratique du centre (panique insensée) à propos du virus. Face à la prudence de Stadler, les deux journalistes exigent des réponses sur un possible rappel de vaccin et l'obligation vaccinale. Ils savent pourtant très bien que Stadler n'est pas en position de décider de ces éléments puisque ce sont les organisations patronales relayées par l'UDC qui dictent la politique sanitaire. Malgré cette inconfortable position, Stadler répète sans se lasser que personne aujourd'hui ne peut dire comment vont évoluer les choses et que toutes les mesures de lutte doivent rester des hypothèses à court ou moyen terme.

Cette interview pénible n'a rien à voir avec la promenade de santé de Didier Pittet au journal de la RTS du jeudi 3 mars. Grâce aux questions sans contenu de l'animateur, Pittet peut dérouler sont discours habituel en soutien aux décisions politiques: l'infection au variant Omicron est sans gravité («petit rhume», «mal de tête»), elle contribue à «l'immunité de population» et c'est au fond, selon le médecin genevois, une bonne chose que l'augmentation des cas constatée cette semaine.

Didier Pittet n'intervient pas dans les médias en scientifique: il ne tient compte ni des paramètres connus ni des limites des connaissances accumulées. Ainsi ne sait-on rien ou pas grand chose de la durée de l'immunité acquise par infection, mais les premières observations semblent indiquer qu'elle est fort courte, comme celle liée au vaccin. Parler de renforcement de l'immunité en vue de l'automne paraît donc bien imprudent début mars. De même, on ne sait rien des conséquences à moyen terme des infections au variant Omicron. Ce qui importe à Pittet, c'est d'asseoir sa réputation d'expert médiatique et politique. Pour cela, il faut brosser les politiques dans le sens du poil et leur donner les certitudes dont ils ont besoin. Il semble que Pittet conseille déjà informellement le ministre de l'éducation nationale français Jean-Michel Blanquer et on peut parier que sa voix est très écoutée parmi les autorités politique suisses également.

Les riches comme obstacles à la fin de la pandémie (II) : stratégie inique de s'accaparer les vaccins

Avec environ 34 millions de dosses en 2022 pour 8 millions d'habitantexs, la Suisse s'est acccaparées des vaccins sur le dos des pays pauvres. Patrick Durisch, de l'Association Public Eye critique cette stratégie égoïste et mortifère dans le quotidien La Tribune de Genève : « Il y a une fuite en avant des pays occidentaux, qui constituent d’énormes réserves, puis les cèdent s’ils n’en ont pas besoin pour éviter d’être critiqués. Ils s’opposent par ailleurs à la levée des brevets qui permettrait d’augmenter la production dans les régions qui en manquent. Ils ont ainsi privé d’autres pays (...). »

Il décrit une clause des contrats de l'achat de vaccin, à savoir le mécanisme des acomptes payés lorsque les commandes de vaccins ont été passées qui sont perdus si la Suisse renonçe définitivement à des doses. Or ces

« montants ne sont pas révélés. Si l’on se base sur les accords passés avec l’Union européenne qui ont été rendus publics, ces acomptes représentent entre 20% et 40% de la facture, selon le fabricant. Et si une dose coûte environ 20 francs, l’addition pour 15 millions de doses est d’au minimum 60 millions de francs, payés par nos impôts. Mais ce calcul est une estimation, puisque les contrats passés avec les fabricants restent pour l’instant secrets, malgré les appels à plus de transparence.»

Il rappelle un fait souvent escamoté à savoir que les « vaccins ont bénéficié d’importantes subventions ».

Selon lui, la stratégie de la Suisse:

« pose plusieurs problèmes. S’il s’agit de dons, ils interviennent tard et, dans les faits, on a privé de vaccin des personnes quand elles en avaient besoin. De plus, les fabricants ont un droit de veto (ndlr: selon l’OFSP, la Suisse doit conclure des accords avec l’initiative COVAX et les fabricants, qui règlent le processus de distribution). Il y a aussi un jeu d’annonces puisqu’une partie des doses promises par la Suisse ou par d’autres pays n’ont pas encore été livrées, alors qu’il est de leur responsabilité que l’acheminement annoncé soit rapide. Ces délais font que les vaccins arrivent parfois à destination proches de leur péremption. En outre, les pays à bas et moyens revenus ont besoin de prévisibilité. (...) Ces dons interviennent au coup par coup, alors que les pays bénéficiaires ont besoin d’un calendrier de livraisons pour planifier leurs campagnes de vaccination. (...) Ce dont on a besoin pour sortir partout de la pandémie, c’est d’un système de répartition équitable.»

Les riches comme obstacles à la fin de la pandémie (II) : laisser les virus circuler dans les pays des Suds est un choix politique

« Certaines pandémies ne se terminent jamais vraiment - elles deviennent simplement invisibles pour les habitants du Nord», lit-on dans un article de The Atlantic. L'article partage le triste constat que « la précipitation des pays riches à déclarer la pandémie "terminée" alors qu'elle continue à ravager le Sud est tout à fait prévisible - en fait, la même tendance s'est répétée à maintes reprises» . Il pose la question : est-ce que le Covid est en voie de devenir une maladie des pays pauvres ? Et souligne que quand l’incidence des pays riches des Nords diminue alors que ce n’est pas le cas dans les pays des Suds, les investissements des premiers dans des outils et des programmes se prévention (tels que vaccin et test) et de soin diminuent. Pourtant nous rappelle-on : «dans le Sud, le Covid est beaucoup plus difficile à ignorer. Plus d'un an après le début de la campagne de vaccination de masse, près de 3 milliards de personnes attendent toujours leur première injection. Alors qu'en moyenne 80 % des habitants des pays à revenu élevé ont reçu au moins une dose, ce chiffre n'est que de 13 % dans les pays à faible revenu. Dans les pays les plus pauvres, pratiquement aucune piqûre de rappel n'a été administrée.»

Or ce phénomène est déjà connu avec d’autres maladies infectieuses comme la malaria, la tuberculose et le HIV:

«Malgré les ravages constants de ces "trois grandes" maladies infectieuses, on parle rarement de pandémies. "Par épidémie, nous entendons en fait une pandémie qui ne tue plus de personnes dans les pays riches", a écrit Peter Sands, directeur général du Fonds mondial, un groupe international qui lutte contre ces maladies. "Par endémique, nous entendons en fait une maladie dont le monde pourrait se débarrasser mais ne l'a pas fait. Le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme sont des pandémies qui ont été vaincues dans les pays riches. Leur permettre de persister ailleurs est un choix politique et une décision budgétaire."»

Les auteurexs concluent:

« Pour l'instant, le plus gros problème de la proclamation par le Nord mondial que la pandémie de coronavirus est "terminée" est qu'elle manifeste le résultat inverse. À terme, même les pays riches feront les frais de l'extinction du Covid. Laisser des maladies infectieuses circuler dans n'importe quelle partie du monde au sein de vastes populations non vaccinées entraînera presque à coup sûr l'émergence de nouvelles variantes qui affecteront toutes les nations. Les personnes privilégiées ne devraient pas pouvoir décider seules qu'une pandémie mondiale est terminée. (...) Le véritable obstacle à la fin de la crise du Covid dans le monde n'est pas la science ou les ressources - c'est nous.» (notre traduction)

Des morts évitables, encore

Le journal L'Express revient sur « la stratégie dite "zéro Covid". La plupart des pays qui l'ont mise en oeuvre - Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud, etc. - en reviennent aujourd'hui. i. Mais les mesures de contrôle strict du virus qu'ils ont appliquées pendant près de deux ans leur ont permis d'attendre l'arrivée des vaccins en limitant très fortement les décès dans leur population, sans pour autant freiner leur économie. Au 20 février, le Japon comptait ainsi 21'844 morts depuis le début de la pandémie, la Corée du Sud 7 450, l'Australie 4'929 et la Nouvelle-Zélande 53. Contre 136'664 en France - et ce chiffre ne cesse de grimper, notre pays déplorant encore entre 200 et 250 décès quotidiens ces dernières semaines. (...) Flahault sur Twitter, appelant les gouvernants des pays riches à mettre en oeuvre une stratégie "zéro décès par Covid". »

Qu'entend-il par-là ?

« Nous savons très bien qui décède aujourd'hui du Covid : ce sont malheureusement des individus non vaccinés avec des comorbidités, comme au début de la pandémie, mais aussi des patients immunodéprimés chez qui la vaccination n'a pas été suffisamment efficace et des personnes très âgées frappées d'immunosénescence. Donc, dans l'immense majorité des cas, ce n'est pas le hasard qui fait que l'on meurt après une infection par le Sars-CoV-2. En parallèle, nous disposons désormais d'un arsenal thérapeutique qui devrait permettre d'éviter l'hospitalisation et le décès de la plupart des patients à risques de faire des formes sévères. C'est pourquoi je m'interroge en voyant les taux de mortalité actuels après une infection : fait-on vraiment tout dans nos pays développés pour administrer les médicaments qui sont reconnus comme efficaces pour diminuer la létalité de cette infection ? »

La voix des personnes concernées : «Protéger-vous, protéger-nous! »

En France, alors que depuis lundi le port du masque n’est plus obligatoire dans les lieux clos soumis au PassVaccinal tels que des restaurants ou cinémas, sauf dans les transports, une association d'aide aux patientexs Renaloo lance une campagne en faveur du maintient du port du masque à l’intérieur. Dotée du slogan « Protéger-vous, protéger-nous ! », elle a pour but de protéger les personnes immunodéprimées, car ce retrait d'une mesure de protection « entraîne une grande inquiétude chez les personnes concernées et les menace de les exclure encore d’avantage de toute vie sociale ». Les environ 300'000 personnes immunodéprimées en France sont par exemple des personnes atteintes de cancers, greffées, en dialyse ou prenant des traitements qui affaiblissent leur système immunitaire et qui ne sont pas protégée de manière suffisante par les vaccins. Elles risques des séjours en réanimation et leur «mortalité en cas de contamination reste très élevée ».

Le journal Le Monde rapporte les réactions d'une femme atteinte d’un lymphome (cancer affectant le système immunitaire): « Quand j’ai appris la nouvelle pour le masque, j’ai bondi dans mon fauteuil. Je me suis dit : “Encore une fois, on nous oublie.” Nous sommes nombreux à lutter contre des cancers, mais nous sommes invisibles ». Pour l'épidémiologiste Dominique Costagliola, la fin du port du masque obligatoire envoie « un message d’auto-isolement aux personnes les plus à risque » et témoigne « d’absence de solidarité ». Le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, chargé d’aiguiller l’action du gouvernement a partagé ses craintes que les personnes immunodéprimées subissent de la stigmatisation et de la discrimination. Mediapart partage éaglement des témoignages dans de personnes immunodéprimées.

Pendant que Didier Pittet vante la libre circulation du virus et banalise les impacts en Suisse, Antoine Flahault s’exprime ainsi dans les médias sur le cas français : « la levée du masque dans les lieux clos alors que le virus circule encore fortement laisse les personnes à risque plus exposées aux formes graves et sévères de Covid-19". "C'est dans tous les lieux clos, mal ventilés, qui reçoivent du public, qu'on se contamine. On est encore très haut en taux d'incidence aujourd'hui." "Dire qu'il ne sera pas nécessaire de porter le masque quand le virus circulera peu, je l'entends très bien (...). Mais dire que ce sera le 14 mars, c'est un peu précipité, je doute qu'à cette date, la circulation du virus soit si basse qu'il n'y ait plus beaucoup de risques. (...) se dire, lorsqu(e les personnes immunodéprimées ou avec des comorbidités) rentreront dans une salle de classe ou un open-space, qu'(elles) prendront des risques très élevés car personne ne les protégera. (...) Le port du masque, c'est se protéger soi-même, mais aussi un geste de solidarité pour les personnes vulnérables. (...) On va recommander à ces personnes de s'auto-confiner presque, de porter un masque FFP2 (au risque d’être stigmatisées). » (https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/pass-sanitaire/antoine-flahault-epidemiologiste-estime-que-suspendre-le-pass-vaccinal-peut-s-entendre-mais-pas-la-levee-du-masque_4990774.html)

Inégalités de santé aux Etats-unis

Aux Etats-Unis, les personnes racisées sont davantage touchées par le Covid comme l'illustre ce graphique.

Dans la ville de New York, le département de la santé a publié des données sur les taux d'hospitalisation due au Covid. Elles illustre également les inégalités durant la vague d'Omicron, soit: les habitantexs noires sont deux fois plus touchées que les habitantexs blaches et les personnes latinas également très touchées.

Un rapport du Département de la santé tente d'analyser les causes. On retient:

  • le racisme structurel anti-Noirexs, à noter qu'avant le Covid, la durée de vie des personnes noires à New York était de quatre ans inférieure à celles des habitantexs blanche;
  • l'exposition au Covid dû entre autres à un moindre accès à des environnements de travail protégés et à moins de possibilité de travailler depuis la maison;
  • diverses barrières à l'accès aux structures de santé ;
  • une protection vaccinale moins importante (première dose de vaccination tardive et moins de personnes recevant les doses suivantes).

Le rapport conclut avec des recommandations telles que:

  • « investir de manière proactive dans l'amélioration de la collecte de données sur la race et l'origine ethnique au point de service »;
  • « soutenir l'éducation et l'engagement de la communauté ainsi que l'engagement des prestataires de soins cliniques afin d'augmenter l'utilisation des antiviraux et des monoclastes pour les Noirexs et les autres groupes à risque de COVID-19 grave en raison de facteurs sociaux et structurels tels que le racisme structurel »;
  • « poursuivre les efforts d'engagement communautaire dans la langue préférée de la communauté pour encourager les stratégies d'atténuation du Covid et distribuer des masques et des kits de test à domicile dans les quartiers prioritaires »;
  • incorporer des politiques qui interrompent les effets du racisme structurel dans les plans stratégiques, les systèmes d'embauche et les programmes, comme l'élimination de la correction raciale dans les algorithmes cliniques;
  • « intégrer l'humilité culturelle dans les messages, en abordant les divers obstacles à la santé auxquels les gens sont confrontés » (notre traduction).

Le quotidien Le Courrier revient sur deux autres exemples d'inégalités de traitements de personnes racisées aux Etats-Unis où les nouveaux-nés et les femmes enceintes ont plus de chance de mourir s’iles sont noires que blanches:

« les femmes noires ont trois fois plus de risques de mourir d’une grossesse que les femmes blanches. (...) En 2020, le taux de mortalité maternelle était ainsi de 55,3 pour 100 000 naissances parmi les femmes noires, contre 19,1 chez les femmes blanches. Selon les experts, l’explication ne peut se résumer à des différences de classe et de revenu entre ces deux populations, même si celles-ci jouent un rôle. En 2016, une étude des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire du pays, a montré que le risque de décès maternel était toujours plus élevé de 60% pour une femme noire avec un diplôme universitaire que pour une femme blanche n’ayant pas été plus loin que le lycée.»

« Il a été maintes fois démontré que les femmes noires ne reçoivent pas le même niveau de soins » aux Etats-Unis, a expliqué à l’AFP Ebony Hilton, anesthésiste à l’université de Virginie, et experte des disparités dans l’accès aux soins de santé. Une autre étude publiée en 2020 dans la revue PNAS avait examiné les naissances en Floride entre 1992 et 2015 et avait par ailleurs conclu que les nouveaux-nés noirs avaient trois fois plus de risques de mourir que les blancs. Mais ce risque diminuait lorsque le médecin était également noir. »

On a pas fini de voir les conséquences du Covid

The Guardian relève que « plus d'un tiers des personnes en âge de travailler au Royaume-Uni souffrent désormais d'une maladie de longue durée, les nouveaux chiffres montrant une augmentation spectaculaire depuis le début de la pandémie. Selon les associations d'aide aux personnes handicapées et les militants de la santé, les affections post-Covid, notamment les Covid longs, les difficultés respiratoires et les problèmes de santé mentale, en sont les causes. (...) Environ 800 000 personnes de plus ont souffert de problèmes de santé mentale en 2020-21 par rapport à 2018-19.» (notre traduction)