Semaine du 7 au 13 mars 2022

Semaine du 7 au 13 mars 2022

Alors que des médecins annoncent une sixième vague en Europe, le gouvernement suisse n'est pour l'instant pas revenu sur sa décision de bientôt lever les dernières mesures de protection. Dans la SonntagsZeitung, l'épidémiologiste Marcel Salathé appelle le Conseil fédéral à attendre avant de lever de nouvelles mesures, notamment le port du masque dans les transports publics et l'obligation de s'isoler en cas d'infection. Il relève clairement que «la pandémie de Covid-19 n'est pas encore terminée». Il évoque les conséquences à long terme encore mal connues que le Covid peut avoir sur la santé d'une partie des personnes ayant été infectées. Le choix de «vivre avec» le Covid en abandonnant une première série de mesures de protection, en Suisse, ça a produit, en une semaine, une augmentation des cas de 58,2%.

Cette semaine:

  • Comment infecter encore davantage les enfants...
  • Bricolages statistiques épisode 235467
  • Entretien avec Yvonne Gilli, présidente de la FMH
  • Perdus dans le labyrinthe de la LAMAL
  • Rappel hebdomadaire que le Covid se transmet par l'air
  • Lobbying et choix dictés par le capital
  • Outils de détection : Pas de tests, pas de Covid ?
  • Trois fois plus de mortexs que déclaréexs
  • Des alliances en vue?
  • Des soignantexs quittent en masse la profession
  • Les affections post-Covid et du Covid long : la pandémie après la pandémie

Comment infecter encore davantage les enfants...

La décision du gouvernement français d'abandonner l'obligation de porter des masques dans les collèges et les lycées s'accompagne d'une iconographie sur Twitter qui vaut d'être partagée:

Ironie du sort, une étude récente montre que le port du masque à l'école a permis une réduction de 72% de transmission de Covid. Cette étude portait sur pas moins de 1.1 million d'étudiantexs et 160'000 enseignantexs en Angleterre durant la vague Delta et comparait des écoles où le port du masque était obligatoire à celles où il était partiel ou optionnel. On relevait [ici même]() une étude de l'EMPA sur des classes grisones aboutissant à des résultats concordants.

The Guardian revient sur les impacts du Covid sur les enfants et en particulier du variant tant décrit comme étant léger (« mild virus » omicron).

Un tiers de tous les décès d'enfants américains par Covid sont survenus pendant la vague d'Omicron. La journaliste cite un pédiatre intensiviste et professeur de pédiatrie à l'hôpital pour enfants Comer de l'Université de Chicago :

« Il n'est même plus juste d'insinuer que le Covid ne touche pas les enfants, que les décès dus au Covid ne concernent que des enfants en mauvaise santé ou présentant des facteurs de risque. Ce n'est tout simplement pas vrai, d'après les données.»

La journaliste poursuit :

« Le groupe d'âge des moins de cinq ans a connu un nombre record d'hospitalisations au cours des derniers mois. Selon des recherches récentes des CDC, les taux d'hospitalisation des enfants de moins de cinq ans ont été cinq fois plus élevés au pic d'Omicron que pendant la vague Delta. (...) Les mesures préventives telles que les masques doivent rester en place dans les écoles et les garderies, ainsi que sur les lieux de travail des parents et dans les transports publics, afin de protéger les enfants tant que le virus circule, a déclaré (Julia Raifman, une professeur à l'école de santé publique de l'Université de Boston.) : "Les enfants qui sont trop jeunes pour porter des masques ont vraiment besoin d'autres personnes pour réduire la transmission autour d'eux ", a-t-elle ajouté.» (notre traduction)

Eric Feigl-Ding sur Twitter critique les manques de mesures pour protéger les enfants et affirme que les enfants sont tous simplement oubliés, alors le port du masque est abandonné et que les taux de vaccination des enfants sont bas.

Bricolages statistiques épisode 235467

On découvre sur Twitter que les modalités de décompte des patient.exs hospitalisés avec le covid diffèrent entre l'OFSP et les hôpitaux. Ainsi, mardi dernier, l'Hôpital cantonal comptait 423 patient.exs positifs ou suivis après Covid répartis en 78 patient.exs positifs et 345 patient.exs en suivi. Pour l'OFSP, à la même date, n'en comptait que 80.

L'image de la situation actuelle produite par ces chiffres est tout de même assez différente: d'un côté 80 personnes hospitalisées, de l'autre plus de 400. A cela s'ajoute que, selon le graphique produit par l'Hôpital, le nombre de patients hospitalisés pour suivi après Covid ne décroît plus à proportion du nombre de patient.exs positifs au Covid. Cela pourrait indiquer que le suivi hospitalier après Covid a tendance à s'allonger.

Entretien avec Yvonne Gilli, présidente de la FMH

Yvonne Gilli est présidente de la FMH, l'organisation corporative des médecins de Suisse qui compte pas loin de 40'000 adhérent.exs. Un poste très politique puisqu'il a été occupé, par exemple, par l'actuel président de la Confédération, le radical Ignazio Cassis. Gilli est donc médecin, homéopathe et praticienne de médecine chinoise. Elle est membre du parti des Verts et ancienne conseillère nationale (législatif fédéral). Elle a refusé de se prononcer nettement sur la nécessité de vacciner la population jusqu'en novembre 2021 où, dans un entretien très ambigu donné à Blick, elle a révélé son statut vaccinal personnel comme si cela pouvait tenir lieu d'argument, tout en affirmant que les personnes non-vaccinées n'étaient pas majoritaires dans les services de soins intensifs ce qui constituait clairement un mensonge. Yvonne Gilli s'était distinguée, il y a une dizaine d'année par la co-signature d'un papier de position du parti des Verts à la rhétorique néo-malthusienne qui désignait l'augmentation de la population comme la cause centrale de la dégradation de l'environnement. On sait ce que ce genre de discours implique notamment en termes de politique des migrations.

La WOZ :: traduction donne la parole à Gilli dans son édition de cette semaine pour un «bilan de la pandémie» qui, au regard des statistiques présentes, semble bien devoir être un bilan tout à fait intermédiaire. Malheureusement, l'entretien est assez complaisant et ne met pas la présidente de la FMH face à ses mensonges et ses ambiguïtés passées. La journaliste ouvre un boulevard pour la rhétorique que les homéopathes partagent avec les défenseurs de l'industrie du tabac, une forme de relativisme pour lequel l'incompréhension totale du mécanisme de fonctionnement de l'homéopathie équivaudrait aux incertitudes partielles de la médecine expérimentale.

Interrogée sur la révision en cours de la Loi sur l'assurance maladie, Gilli affirme aussi dans cet entretien une vision libérale-individualiste de la médecine de cabinet qui n'admet aucune forme de régulation des coûts par l'État. Sous couvert de critique d'un mauvais dispositif (l'article 47C, lire ci-dessous), Gilli explique que les médecins sont les plus à mêmes de réguler les coûts ce qui, au vu des rémunération exorbitantes des médecins-chefs ou des médecins cumulant de hautes fonctions académiques, paraît assez peu crédible.

Perdus dans le labyrinthe de la LAMAL

Selon l'habituel scénario de mise en place des assurances sociales en Suisse, le rapport de force politique était si défavorable à l'instauration d'une assurance maladie obligatoire que le système qui a été réalisé est tout à la fois extrêmement désavantageux pour la population suisse et extrêmement profitable pour une dizaine d'entreprises privées (assurances et services de certification et de tarification) et pour une fraction du corps médical qui tire son épingle du jeu.

Aujourd'hui, plus personne ne sait comment sortir du labyrinthe qui a été créé par la Loi sur l'assurance-maladie. A l'heure actuelle, le système de financement peut se résumer en un impôt non proportionnel au revenu, prélevé par des entreprises privées à la comptabilité opaque: le pire système qu'on puisse imaginer pour financer la santé publique dans une démocratie.

La WOZ :: traduction consacre un bref article à une réforme en cours qui vise à réguler les coûts des soins pris en charge par l'assurance de base. Cette régulation serait confiée à une instance paritaire composée des «fournisseurs de soin» et des assurances-maladie, en cas d'échec, les pouvoirs publics pourraient prendre le relai.

Comme le souligne dans l'article Katharina Prelicz-Huber, députée Verte et présidente du Syndicat des services publics: «On pourrait vraiment s’attaquer à d’autres points [que le tarif des soins] pour éviter les mauvaises incitations à des traitements inutiles – par exemple les salaires des médecins-chefs et des managers ou les versements de bonus». Elle ajoute que: «nous nous trouvons dans cette malheureuse tendance à l’économie sur les prestations et sommes prisonniers d’un système dans lequel nous ne pouvons pas faire grand-chose de plus que d’éviter le pire ».

Rappel hebdomadaire que le Covid se transmet par l'air

Une personne sur tweeter souligne le paradoxe en écrivant « Peut-on remplacer les bouteilles de désinfectant pour les mains par des purificateurs d'air ? ! Arrêtez le théâtre de l'hygiène. Assainissez l'air #COVIDisAirborne (traduction de : Can we please replace the bottles of hand sanitizer everywhere by air purifiers now ?! Stop the hygiene theater. Clean the air #COVIDisAirborne) »

Une fois de plus, on partage certains propos de l'épidémiologist Antoine Flahault paru dans la presse cette semaine parce qu'il nous semble que ces idées-ci ne sont toujours pas assez partiagées :

« Je pense que l’on sous-estime en Europe la virulence du nouveau variant BA.2 qui est en train de devenir dominant un peu partout dans le monde. Le sous-variant BA.2 est bien contrôlé si l’on est triplement vacciné. Mais il y a beaucoup de gens qui ne sont pas bien vaccinés dans notre pays. Si cette forme du virus produit plus de complications qui mènent à l’hospitalisation, on peut à nouveau avoir une tension sur le système de santé dans notre pays. D’autant plus si on enlève le masque dans les endroits intérieurs, on se heurte à une moindre protection des personnes vulnérables qui risquent de développer des formes plus graves encore. »

« Les politiciens dans toute l’Europe ont voulu voir la page de cette pandémie tournée. On n’a pas eu de vraies accalmies entre les vagues successives. »

« Le masque sert à diminuer la transmission entre deux personnes. Si le virus ne circule pas, on ne va pas remettre le masque. Mais en revanche, si le virus circule très fort, comme c’est le cas en ce moment, on doit le garder. Ce n’est pas le calendrier qui dicte le port du masque. C’est une erreur d’appréciation de baser le port du masque sur un calendrier plutôt que sur un indicateur sanitaire. »

« À chaque fois que le variant se réplique, il peut muter. Si ces mutations confèrent un avantage sélectif à la souche, ça devient un variant qui peut devenir dominant. C’est une question d’évolution et de hasard. Aujourd’hui, avec BA.2, on a à faire à un variant très contagieux et probablement plus virulent que les précédents, en tout cas chez les personnes non vaccinées. Il n’y a aucune raison de penser qu’il n’y aura pas d’autres variants. »

Citations extraites de la Tribune de Genève

Dans un autre article du même quotidien:

« L’état actuel de la science ne permet pas des prévisions à long et même à moyen termes. Mais je ne vois pas pour quelles raisons il n’y aurait plus de nouvelles vagues dans les mois à venir. La pandémie ne s’est jamais vraiment arrêtée. On a vécu une suite de vagues entrecoupées d’accalmies de courte durée. Il n’y a malheureusement aucune raison que cette dynamique s’arrête dans un proche avenir. (...) Dans la mesure où l’on sait que 99% des contaminations se produisent en lieux clos, mal ventilés, qui reçoivent du public, incluant les habitations, bars, restaurants et clubs, les salles de classe, les bureaux partagés et les transports publics, on pourrait chercher à améliorer la qualité de l’air intérieur. De surcroît, on réduirait les risques de transmission d’autres agents pathogènes à transmission par aérosols, comme la grippe. Autre domaine où l’on pourrait progresser rapidement: les médicaments. On dispose d’un arsenal thérapeutique permettant d’espérer éviter la plupart des hospitalisations et en cas d’hospitalisation, un grand nombre de décès. Mais encore faudrait-il que ces médicaments soient davantage disponibles en Suisse, qu’ils soient produits ainsi qu’accessibles en quantité suffisante dans le monde. Enfin, on peut continuer à chercher des vaccins plus efficaces et qui permettraient de mieux limiter l’impact des vagues successives et d’augmenter l’acceptation vaccinale de la population.»

Ses propos contrastent avec ceux d'Aglaé Tardin, médecin cantonale genevoise, pour qui la stratégie sanitaire suisse semble bientôt ne reposer plus que sur la « responsabilité individuelle (qui) va être déterminante et l’intégration durable des «bons réflexes» (qui)est indispensable. » La médecin cantonale assume par ailleurs clairement les conséquences de l'abandon des mesures de protection : « L’augmentation du nombre de cas coïncide avec la levée des mesures, c’était attendu. L’important est que la charge sur les hôpitaux reste pour l’instant maîtrisée. » Toujours rien n'est dit sur le Long covid...

Lobbying et choix dictés par le capital

Alors qu'on ne peut plus décemment parler d'accalmie, les compagnies aériennes se distinguent une nouvelle fois par leur lobbying en faveur de l'abandonner les mesures de protection. Les principales organisations d’aéroports et de compagnies aériennes demandent ainsi d'

«abandonner toutes les restrictions liées au Covid, dont les tests négatifs, la nécessité de présenter une preuve de vaccination ou de remplir un formulaire de localisation (qui sert au traçage)» ainsi que le port du masque durant le vol entre «des pays où le port du masque n’est plus exigé en intérieur».

Dans leur communiqué, les organisations ACI Europe, qui regroupe 500 aéroports européens et l’Iata, représentant 290 compagnies du monde entier explicite leur argument de choc : l’immunité collective le permettrait.

«Le Covid-19, et en particulier le variant Omicron, est désormais tellement répandu dans toute l’Europe, et l’immunité de la population est telle que le risque d’hospitalisation et de décès a spectaculairement diminué, en particulier pour les vaccinés» (fil d'info de la Tribune de Genève).

On retrouve ces organisations patronales à la fin de l'année passée au moment où les autorités décident de raccourcir le temps d'isolement en cas d'infection. Le 23 décembre 2021, l’agence de santé publique aux États-Unis, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), annonce que les professionnel-le-s de santé atteint-e-s du Covid peuvent retourner au travail après 7 jours si asymptomatiques et au bénéfice d’un test négatif. Le 27 décembre, le CDC décide que le temps d’isolement des personnes malades de Covid sans symptômes sera réduit de 10 jours à 5 jours d’isolement, suivi de 5 jours du port du masque en public. Pourquoi cette réduction du temps d’isolement de 10 jours permettant de réduire le risque de propagation du virus? De nouvelles données et études scientifiques ont-elles montrées récemment que le temps de contamination était finalement plus court? Des expériences nous rassurent-elles que le risque est minime? Non, rien de ce côté là.

En revanche, on note que les patrons capitalistes ont réclamé cette mesure. Ainsi le 21 décembre 2021, les dirigeants de Delta Air Lines, l’une des plus grande compagnie aérienne états-unienne, écrivaient au directeur du CDC pour demander une réduction de l’isolement à 5 jours car la pratique des 10 jours d’isolement pour leur personnel vacciné pourrait «significantly impact our workforce and operations». Plus généralement, l’argument pour cette réduction et ce qu’elle implique, à savoir d’augmenter le risque de contagion, est le suivant: il nous faut «maintenir les structures de la société», cette réduction seule permettra à la société de fonctionner. Par ailleurs, le personnel soignant manquant drastiquement dans les hôpitaux surchargés, il faut pouvoir rappeler des soignantexs infectéexs ou exposéexs.

Des mesures sérieuses permettant de réduire la circulation du virus n’ayant pas été prises par les principaux gouvernements néolibéraux, la situation avec le variant Omicron très contagieux ne semble alors plus laissé d’autre choix là-bas, comme en Suisse. Après le CDC, le gouvernement suisse, comme d’autres, opte également pour cette réduction du temps de l’isolement afin de ne pas «paralyser le pays». Tandis que les milieux économiques suisses se réjouissent de cette décision, la médecin cantonale genevoise finit par énoncer: «C’est un risque pris et assumé: nous savons qu’une partie des personnes positives retournant sur leur lieu de travail au sixième jour seront encore contagieuses. C’est aussi la raison pour laquelle les mesures de protection doivent être appliquées avec encore et toujours grande rigueur.» (TdG 12.01.22)

Pendant ce temps à Taïwan, le 30 décembre, le gouvernement refuse de suivre le CDC et de réduire le temps d’isolement des personnes ayant le Covid « parce que certains cas importés d'Omicron se sont révélés infectieux jusqu'à 12 jours après le test positif» (notre traduction).

Outils de détection : Pas de tests, pas de Covid ?

Alors qu'il rappelle que «le dépistage reste un outil essentiel dans notre lutte contre la pandémie», Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS, se dit inquiet que de nombreux pays réduisent de manière drastique le dépistage car cela entrave la possibilité de voir où le virus se propage et comment il évolue (twitter @drtedros).

C'est l'analyse des eaux usées qui sert d'indicateur dans différents pays. Aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley et à NYC entre autres, les tests des eaux usées semblent indiquer une recrudescence de cas à venir : « When [coronavirus in] wastewater starts to go up and we can confirm that the trend is going up, two weeks later, we'll have an increase in cases.” dit un employé du Centre pour la santé environnementale du ministère de la santé de l'État de New York.

Trois fois plus de mortexs que déclaréexs

Le New York Times titrait cette semaine que "le bilan mondial du Covid-19 a dépassé les six millions de morts" tout en soulignant que "les experts en santé publique affirment que le véritable bilan ne sera jamais connu." Dans une étude publiée dans la revue The Lancet se penchant sur la surmortalité entre janvier 2020 et décembre 2021, des chercheur.eusexs révèlent que 18,2 millions de personnes sont mortes dans le monde à cause de la pandémie de Covid. C'est-à-dire trois fois plus de personnes que le nombre de décès du au Covid officilel.

On note qu'en Australie, en Nouvelle Zélande et à Taïwan la surmortalité est négative.

Des alliances en vue?

« Plus de 100 groupes de défense des personnes handicapées ont fait savoir à Rochelle Walensky, directrice du CDC, que les nouvelles directives de l'agence concernant les masques faciaux menacent la santé des personnes handicapées, des personnes de couleur, des malades chroniques, des personnes immunodéprimées et des Américains âgés. » lire ici (notre traudction)

Des soignantexs quittent en masse la profession

Au Royaume-Uni, le collège royal des infirmières signale que 50'000 infirmièrexs ont quitté leur registre en 2020-2021.

Les affections post-Covid et du Covid long : la pandémie après la pandémie

The Guardian rapporte une augmentation de plus d’un million de personnes dont la santé est atteinte sur le long terme :

« Plus d'un tiers des personnes en âge de travailler au Royaume-Uni souffrent aujourd'hui d'une maladie de longue durée, les nouveaux chiffres montrant une augmentation spectaculaire depuis le début de la pandémie. Selon les associations d'aide aux personnes handicapées et les militantexs de la santé, les affections post-Covid, notamment les Covid long, les difficultés respiratoires et les problèmes de santé mentale, font partie des causes. Une (analyse) des chiffres de l'Office for National Statistics (ONS) sur le statut des personnes handicapées sur le marché du travail montre que près de 14,2 millions de personnes au Royaume-Uni âgées de 16 à 64 ans ont déclaré avoir un problème de santé qui dure depuis au moins 12 mois en 2021 - une augmentation de 1,2 million pendant les deux années de la pandémie. " Conernant le Covid long on y apprend également que selon l'ONS environ "1,5 million de personnes ont eu des symptômes de Covid pendant plus de quatre semaines, et 685 000 personnes avaient des symptômes qui avaient duré plus d'un an. » (notre traduction)

Cette semaine, on apprend qu'après le coeur, le Covid peut également mécamment s'attaquer au cerveau.. Des chercheur.sex.s de l'Université d'Oxford ont publié dans la revue Nature les résultats de leur étude et souglignent que le Covid peut se solder par des anomalies dans le cerveau. Iles ont étudié les modifications cérébrales chez 785 participantexs de la UK Biobank (âgés de 51 à 81 ans) ayant subi deux examens d'imagerie. Iles ont découvert

«une plus grande réduction de l'épaisseur de la matière grise et du contraste tissulaire dans le cortex orbitofrontal et le gyrus parahippocampique, (ii) des changements plus importants dans les marqueurs de dommages tissulaires dans les régions fonctionnellement connectées au cortex olfactif primaire, et (iii) une plus grande réduction de la taille globale du cerveau. Les participants infectés ont également montré en moyenne un déclin cognitif plus important entre les deux points de temps. (...) Il reste à déterminer si cet impact délétère peut être partiellement inversé, ou si ces effets persistent à long terme, grâce à un suivi supplémentaire.»

Le journal Temps rapporte au sujet des résultats de cette étude que :

«Les fonctions olfactives et associées à la mémoire se superposent dans les zones du cerveau atteintes. Ce qui laisse craindre aux spécialistes qu’à long terme cette infection pourrait contribuer à un développement accéléré de maladies neurodégénératives chez certains patients. «On fera peut-être face à une épidémie de démence à cause des processus neurodégénératifs accélérés par le Covid-19, alerte Gilles Allali, directeur du Centre Leenaards de la mémoire du CHUV. Car ce sont les mêmes régions qui s’atrophient dans la maladie d’Alzheimer.»

Nous partageons enfin de larges extraits d'un article paru dans The Atlantic concernant le Covid long, car il nous semble que trop peu d'informations circulent à ce sujet. Lire la traduction en PDF.