Semaine du 6 au 12 juin 2022

Cette semaine, la personne élue pour s'occuper des écoles de notre canton a signé une prise de position vigoureuse dans la Tribune de Genève. Comme nous sommes naïfs et naïves, nous avons cru qu'elle annonçait, profitant de ce que les cantons ont désormais la main sur les mesures de lutte contre l'épidémie, la mise en place pendant l'été d'appareils de mesures du CO2 et de filtres à air dans les écoles. Nous avons cru qu'elle annonçait l'ouverture d'espaces supplémentaires pour les cantines scolaires afin que moins d'enfants mangent dans un même espace confiné. Nous avons cru qu'elle annonçait la mise en place d'un service de traçage et de test dans les établissements scolaires, l'embauche de personnel pour assurer le lien avec les élèves confinés et le renforcement de la médecine scolaire pour dépister et étudier les conséquences du Covid chez les enfants.

Mais nous avions oublié que la fonction de cette dame n'est pas de protéger la population d'une épidémie ni d'assurer de bonnes conditions pour que les enfants apprennent et se socialisent. Non, sa fonction, c'est faire de la politique et c'est pourquoi elle a préféré écrire une prise de position pour flatter les réactionnaires et les assurer qu'elle ferait tout, dans le temps qui lui reste, pour favoriser la tenue de conférences transphobes à l'Université de Genève.

  • La Suisse et Genève : prochaine vague de Covid-19
  • Des mesures de protection pour éviter d'être infectéex maintenant ET plus tard
  • Le Covid long: un sujet politique... au Canada
  • Pandémie dans les Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier
  • Grippe et Covid en Australie
  • Hépatites chez les enfants
  • Au Portugal, une vague intense et longue

La Suisse et Genève : prochaine vague de Covid-19

Le 7 juin, Isabella Eckerle, virologue et responsable du Centre des maladies virales émergentes des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) décrit la situation pandémique, en particulier les sous-variants d'Omicron, actuellement à Genève sur un fil Twitter. Nous reprenons ici ses constats :

«Le sous-variant BA.4/5 est déjà devenu dominant au moment de l'écriture de ce tweet. Nous avons commencé à refaire des tests fin avril avec seulement quelques détections du sous-variant BA.4/5, mais nous avons rapidement vu les chiffres doubler chaque semaine depuis début mai. La semaine dernière, nous avons atteint 50% et maintenant BA.4/5 est très probablement responsable de la majorité des infections à Genève (données uniquement HUG).

Qu'avons-nous testé ? Comme le financement du séquençage génomique a été fortement réduit récemment, nous avons retesté nos échantillons positifs avec le test Taqpath pour la perte de S, indiquant BA.4/5 (...). Avantage : des données en temps réel qui seront ultérieurement complétés par des génomes complets pour un petit sous-ensemble.

Nous pensons qu'en tant que laboratoire de référence national pour la Suisse, nous ne pouvons pas nous permettre d'être aveugles à la circulation du Covid-19, même si la surveillance nationale est réduite et que nous devons surveiller les sous-variants.

Ainsi, comme la plupart des autres pays européens, la Suisse entre également dans sa prochaine vague en raison des sous-variants BA.4/5, qui sont classés comme variants préoccupants (VOC) par le [Centre européen de prévention et de contrôle des maladies].

Devons-nous être inquietexs ? Les premières données indiquent que les sous-variants BA.4/5 ont même un échappement immunitaire plus fort que les sous-variants BA.1, BA.2. Il est probable que malgré une infection par BA.1, BA.2, une réinfection par BA.4/5 se produise. Il est très important de rester vigilantex sur ce qui se passe à l'hôpital et sur l'efficacité de l'immunité antérieure (vaccination, vaccination + infection). Il est important de se rappeler que plusieurs groupes ont une immunité faible : immunodépriméexs, personnes âgées, enfants non vaccinés n'ayant aucune ou une seule infection Omicron. Et bien que les vaccins réduisent la charge des hôpitaux et les conséquences graves/les décès dus au Covid-19, ils ne protègent pas très bien de l'infection ni du Covid Long.

Le meilleur conseil de santé, c'est toujours d'éviter une infection au Covid-19, pour sa santé personnelle et pour réduire la propagation aux groupes à risque. C'est aussi un rappel amical que la pandémie n'est pas encore terminée.»

Elle indique que sur le site internet des Hôpitaux universitaires de Genève, on retrouve des données et des rapports hebdomadaires sur la Circulation des variants de Covid-10 à Genève et sur une veille mensuelle au niveau national. Et de commenter ces chiffres ainsi :

«Comme toujours, les chiffres pour Genève sont beaucoup plus élevés que les chiffres officiels et pour le reste du pays. Raisons : 1) Nous avons toujours été à l'avant-garde lorsqu'il s'agit de nouveaux variants / nouvelles vagues 2) Ces données sont presque en temps réel, alors que les données de la surveillance par séquençage du génome au niveau national ont un retard de 2 à 3 semaines.» (notre traduction)

Des mesures de protection pour éviter d'être infectéex maintenant ET plus tard

Isabella Eckerle répond également sur Twitter à une question que peut-être certainex se posent: Pourquoi se masquer alors que chacunex d'entre nous sera infectéex par le Covid-19 à un moment donné de toute façon (très probablement) ?

Premièrement, répond-elle, parce qu'il n'est pas question d'attraper le Covid-19 maintenant ou plus tard, mais c'est une question de l'attraper «maintenant ET plus tard». Deuxièmement, elle souligne que d'être infectéex pour éviter d'être infectéex à l'avenir ne fonctionne pas très bien avec le Covid-19.

Le Covid long: un sujet politique... au Canada

La prise en charge du Covid Long est discutée au Canada comme un sujet politique. C'est ce que rapporte l'Ottawa citizen. Même si c'est pour regretter que rien ne soit en place dans le système de santé pour atténuer l'impact de ce que le journal nomme «un tsunami de personnes handicapées en raison du Covid long».

Par contraste, cet article montre l'absence du sujet en Suisse dans les instances politiques. Au contraire, lors de la dernière séance du Parlement, c'est un message du Conseil fédéral relatif à la réduction de l'endettement lié à la crise du Covid-19. Bien loin d'envisager la prise en charge des personnes touchées par l'affection chronique, le Conseil fédéral souligne dans son message qu'«il est nécessaire de revenir à une situation budgétaire aussi favorable qu’avant la crise pour préparer le pays aux défis et aux crises à venir. La bonne santé des finances publiques constitue en outre un facteur déterminant pour l’implantation d’entreprises en Suisse.»

Pandémie dans les Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier

La livraison annuelle des Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier édités à Lausanne revient sur les pandémies actuelles et passées. Deux contributions particulièrement intéressantes:

  • un article de Séveric Yersin sur les positions du mouvement ouvrier naissant face à la vaccination contre la variole (1870-1890);
  • un entretien avec le syndicaliste SSP David Gygax en charge des syndiqué.exs de l'Hôpital cantonal.

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Grippe et Covid en Australie

Le Guardian rapporte que l'Australie connaît une épidémie de grippe exceptionnelle en intensité par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

Hépatites chez les enfants

Un article du Journal of pediatric gastroenterology and nutrition estime que les cas d'hépatites fulgurantes constatés chez les enfants sont des suites directes de leur infection au Covid-19. Selon l'épidémiologiste Zoé Hyde, les arguments présentés dans cette étude semblent convaincants. En particulier, le délai entre l'infection et l'hépatite étant en moyenne sur les cas observés de 74 jours, il faut s'intéresser à l'histoire des jeunes patient.exs plutôt que de pratiquer des tests PCR au moment du diagnostic de l'hépatite. Dans les quelques cas examinés par l'étude, l'adénovirus, initialement incriminé comme cause de l'hépatite, n'a pas été identifié dans le foie des malades.

Au Portugal, une vague intense et longue

Sur Twitter, un observateur analyse la vague actuelle que connaît le Portugal. En milieu de semaine, alors que le nombre de contaminations détectées atteignait les mêmes niveaux extrêmement élevés qu'au mois de janvier, la vague ne semblait pas avoir atteint son pic. En outre, note Dominik Steiger, la mortalité s'établit à un niveau supérieur à celui de la vague Omicron BA.1 (décembre-janvier 2021-2022).