Semaine du 21 au 27 février 2022

Semaine du 21 au 27 février 2022: démanteler les protections collectives

Après l'euphorie de la semaine dernière, la production médiatique s'est tarie cette semaine. C'est que la pandémie s'est terminée par l'annonce de la levée des mesures par le gouvernement. Pourquoi poursuivre ce suivi? Il ne s'agit pas de développer ici une passion morbide pour la catastrophe sanitaire ou de voir dans celle-ci un signe des temps, une annonce de la fin tant attendue du capitalisme. Nous pensons que la pandémie est un fait politique majeur du moment. A ce titre, la levée des mesures de luttes contre une pandémie qui se poursuit et dont nul ne peut prédire l'issue est une étape dans cette longue catastrophe collective. Cette configuration nouvelle mérite d'être réfléchie et documentée.

Le discours désormais dominant dans la presse met en scène la nécessité d'une protection pour les «personnes vulnérables», une catégorie qui n'est jamais questionnée et qui, à vrai dire, est assez effrayante à un moment où les discours fascisants ont pignon sur rue. On sait comment le régime néolibéral traite les protections collectives dans tous les domaines: en trente ans, toutes les formes de solidarité entre les travailleuses et les travailleurs ont été brisées. On croyait toujours sacrifier les moins qualifiéxs, les plus âgéxs, les moins moderniséxs et finalement, on se retrouve tous et toutes à poil. On a toujours tort de croire que les protections collectives, c'est surtout pour les autres.

Un peu partout se formalisent des revendications précisant ce que pourrait être une politique publique et solidaire de lutte contre la pandémie: dans les critiques anglaises contre la levée des mesures, dans les associations de chercheuses et de chercheurs françaisexs et belgexs, autour de lieux autonomes.

Démanteler les protections collectives (I) : La politique sanitaire anglaise : «des restrictions gouvernementales à une responsabilité personnelle»

En Angleterre, le gouvernement lève les dernières mesures, à savoir l’obligation de s’isoler après un test positif et pour les personnes non vaccinées lors d'un cas contact ainsi que la fin des tests gratuits sauf pour les personnes vulnérables. La Tribune de Genève relate : « Grâce aux efforts que nous avons tous réalisés en tant que pays, nous pouvons gérer le virus différemment, passant des restrictions gouvernementales à une responsabilité personnelle, a annoncé lundi en fin de journée le premier ministre Boris Johnson aux députés de la Chambre des communes. Nous nous protégeons sans perdre nos libertés. »

Cette décision fait l'objet de différentes critiques : « Dans une lettre commune, les plus hauts responsables politiques gallois, nord-irlandais et écossais, dont les régions sont autonomes en matière de politique sanitaire, lui ont demandé de préserver le niveau de tests actuels. Lundi, le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a réclamé la publication des « preuves scientifiques » sur lesquelles il a basé sa décision de mettre fin à l’isolement obligatoire. Il a estimé que sa stratégie laisse les Anglais « vulnérables ».

Des scientifiques anglaisexs ont également critiqué cette décision dans une lettre ouverte, de même que l'association professionnelle et syndicat des médecins anglais BMA.

Sur Twitter, Deepti Gurdasani, une épidémiologiste clinique et généticienne statistique, maître de conférences à l'Université Queen Mary de Londres, attaque la décision du Première ministre :

«Supprimer la plupart des mesures qui préviennent l'infection et se concentrer uniquement sur les traitements qui en réduisent la gravité va à l'encontre de tout ce que nous savons sur ce qui fonctionne le mieux en matière de santé publique. Il vaut mieux prévenir que guérir. Et aussi plus rentable, même si tout ce qui vous intéresse est l'économie.» «Le fait de cadrer comme "restrictives" plutôt que de protectrices des mesures simples comme le port du masques dans les espaces intérieurs pour se protéger et protéger les autres est problématique. (De même que l')'idée que l'isolement d'une personne infectée par un virus hautement contagieux qui pourrait être fatal ou invalidant est "inutile". Nous nous faisons manipuléexs par le gouvernement au nom des "libertés". Ce ne sont pas des libertés - ce sont des suppressions de protections essentielles dont nous bénéficions toutexs. Personne n'est complètement protégé contre ce virus, et les personnes vulnérables, âgées et les travailleureusexs de première ligne le sont encore moins. L'auto-isolement et le dépistage sont des mesures de santé publique fondamentales que nous devons prendre pour nous protéger les unexs les autres et nous-mêmes. Cela permet également à toutexs d'être plus libres, car nous ne risquons pas de nous trouver sur les lieux de travail, dans les transports, dans les salles de classe avec des personnes qui propagent l'infection.»

La suite ici en PDF.

Toujours sur Twitter, Trisha Greenhalgh, médecin et professeure à l'Université d'Oxford, écrit

« Les masques de haute qualité (FFP2) et l'attention portée à la QUALITÉ DE L'AIR ont plus de chances de nous sortir de cette pandémie avec une économie intacte que de se concentrer exclusivement sur les médicaments et les vaccins. Le masquage pourrait AUGMENTER notre liberté (faire du shopping, aller au cinéma, voyager en bus, travailler dans un bureau open-space, etc.) Omettre de mentionner le masquage et la qualité de l'air dans le "plan pour vivre avec le Covid" était un non-sens scientifique. Il s'agissait d'une décision politique qui entraînera davantage de cas, de dépenses et de décès.» (notre traduction)

Elle rappelle aussi ce qu'est la stratégie Vaccin-plus :

  • Déclarer sans équivoque que le Covid se transmet par des particules dans l'air (aérosol) #COVIDisAirborne
  • Des masques de haute qualité dans tous les espaces intérieurs
  • Améliorer la qualité de l'air dans les bâtiments publics
  • Définir des critères pour l'introduction/le relâchement des mesures en fonction de l'augmentation/la diminution du nombre de cas.
  • S'efforcer de parvenir à une équité vaccinale mondiale

Démanteler les protections collectives (II) : Stratégie "Vivre avec Covid" en Angleterre: s'en est fini des suivre les conseils de santé publique

Suite à une fuite d'un compte-rendu d'une réunion de hauts fonctionnaires anglais, The Guardian révèle que

« Boris Johnson et Rishi Sunak se seraient mis d'accord sur la décision de ne pas suivre les conseils de santé publique sur le dépistage dans les milieux vulnérables (...) dans le cadre de la stratégie "Vivre avec Covid" de Boris Johnson visant à mettre fin aux tests de dépistage de masse (...). (Un haut fonctionnaire) a déclaré que les conseils de santé publique ne seraient pas respectés dans les établissements du NHS (le système de la santé publique) ou des services sociaux en ce qui concerne le dépistage du personnel, et qu'il s'agissait d'une "décision que le Premier ministre, le chancelier et le cabinet ont acceptée". Lors de l'appel, il a déclaré : "À partir du 1er avril, les tests effectués dans les établissements de santé, y compris le NHS et les services sociaux pour adultes, ne correspondront pas entièrement aux conseils de santé publique pour des raisons de dépenses. Nous ne testerons pas le personnel des services sociaux pour adultes ou du NHS à la fréquence recommandée par les cliniciens parce que nous n'avons pas les fonds nécessaires pour le faire." Johnson a souligné à plusieurs reprises tout au long de la pandémie qu'il allait "suivre la science" et écouter ses experts en santé publique. Cependant, cela semble avoir pris fin avec la stratégie "vivre avec Covid", qui a établi un calendrier pour la réduction progressive des tests et la suppression de l'isolement obligatoire. (...)

La stratégie met fin à la plupart des tests symptomatiques et à tous les tests asymptomatiques pour la population générale, ainsi que pour le personnel du NHS. (...) les fonctionnaires ont été informés qu'il n'y aurait pas de financement supplémentaire de la part du Department of Health and Social Care (DHSC) ou de la UK Health and Security Agency (UKHSA) pour couvrir les tests dans les milieux vulnérables supervisés par leurs départements où il y a un risque d'épidémies. Il pourrait s'agir de milieux tels que les prisons, les écoles, les foyers pour enfants, les centres de détention, les logements pour demandeurs d'asile et les refuges pour sans-abri.

(Le haut fonctionnaire) a clairement indiqué que le gouvernement était en train de passer d'un monde où "les conseils de santé publique doivent être suivis à tout prix, et quelles que soient les conséquences fiscales, on trouvera de l'argent pour faire exactement ce que les cliniciens recommandent, à un monde où les conseils de santé publique sont l'une des nombreuses considérations à prendre en compte et où il faut prendre des décisions équilibrées qui tiennent compte des conseils de santé publique mais ne les suivent pas nécessairement dans tous les cas". » (notre traduction)

N-ième non-sens : recommander l'hygiène des mains et plus les masques pour le Covid

En Suisse, des autorités recommandent encore l'hygiène des mains qui ne sert pas à grand chose pour le Covid et en parallèle ne recommande plus le port du masque dans tous les lieux intérieurs (hormis transports publique et lieux de santé) ce qui pourtant protège.

Au pays de Didier Pittet et au vu de son influence au début de la pandémie, il nous semble utile de rappeler comme le fait cet article qu'il est « Inutile de dépenser énergie et euros en désinfectants, au risque d’augmenter les résistances bactériennes et de s’abîmer la peau. "Désinfecter les surfaces et se laver rigoureusement les mains est excellent… contre les gastro-entérites!", ajoute le spécialiste en boutade. Épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de Genève, le Pr Antoine Flahault va plus loin: "Comme le public se contamine presque exclusivement lorsqu’il se trouve sans masque dans un lieu clos mal ventilé, il serait possible de réduire à zéro la transmission en abaissant la concentration de CO2 à 600 ppm, en aérant, et en filtrant l’air intérieur des lieux non ventilables." »

Et pourtant cette semaine encore, il nous est recommandé en Suisse de continuer de nous laver les mains. Lors du bilan de la situation épidémiologique hebdomadaire à Genève, la médecine cantonale conseille l’hygiène des mains mais ne nomme pas les masques : « Les gestes barrières sont des réflexes que nous devons garder, l'hygiène des mains et l'aération régulière des pièces notamment.». L'OFSP fait de même pour les écoles, ses recommandations: il faut se laver les mains, mais le masque n'est plus nécessaire pour les élèves (RTS fil d’info 24.2.22). Irene Tosetti fait remarquer sur Twitter que, d’après les recommandations de l'organe de contrôle des maladies américain, le CDC, en Suisse, en raison de l'incidence élevée (1500 cas pour 100'000 habitants sur sept jours) on devrait encore porter des masques dans tous les lieux à l’intérieur et dans les écoles.

Coronavirus: réflexions depuis le centre de l'Afrique

La WOZ du 3 février dernier proposait un long entretien avec Francine Ntoumi, microbiologiste active au Congo-Brazzaville. Nous proposons ici la traduction intégrale de l'entretien, car il présente un grand intérêt étant donné la rareté des informations disponibles à propos du continent africain. Pour Ntoumi, le risque le plus important pour le continent réside dans les effets induits de la pandémie: difficultés d'approvisionnement dans des pays qui dépendent essentiellement des importations en raison du système néo-colonial; difficultés d'accès au soins pour les maladies endémiques sur le continent africain comme le paludisme ou la tuberculose. Ntoumi propose également une vision très pragmatique du rapport au scepticisme vis-à-vis du vaccin. Elle souligne, à ce sujet, le rôle que devraient tenir les sciences sociales (anthropologie, sociologie) dans la lutte contre la pandémie.

Lire l'article en français en PDF.

Durant la pandémie, les politiques néolibérales négligent les personnes âgées en Suisse

Petit rappel dans la Tribune de Genève qu’en Suisse les personnes âgées ont pris cher avec le Covid : «La Suisse recense à ce jour 13’062 morts du Covid, pour 2,73 millions de cas. L’écart entre les 2640 décès déclarés dans la vingtaine d’hôpitaux du système CH-SUR – qui représentent environ 61% de l’ensemble des hospitalisations en lien avec la maladie – s’expliquerait par les très nombreux décès enregistrés dans les EMS. Ainsi, dans le canton de Zurich, près des deux tiers (63%) des personnes décédées du Covid à fin 2020 l’ont été dans un EMS et non à l’hôpital.»

En pour celles qui ne sont pas déjà mortexs, les risques augmentent aujourd’hui avec la levée des mesures de protection. La présidente de l’Association de défense des retraités (AVIVO) s'exprime dans le quotidien :

«Il n’y a plus de protection, sauf les masques dans les transports publics. Nous sommes passés du tout au rien… Pour les personnes vulnérables – parmi lesquelles les personnes âgées –, cela pose un problème. (...) ll y a un peu un sentiment d’isolement et d’abandon, oui, même si ce terme est fort. On sait que pour les personnes âgées, être exposé au virus peut-être grave. On a l’impression que tout à coup, cet aspect n’est plus pris en considération; que ça ne compte plus; qu’il n’y a plus besoin de les protéger. Le taux de contamination baisse, certes, mais il reste élevé. Quelle sera la situation dans quelques mois? Personne ne le sait. (...) J’entends souvent les personnes de mon âge (ndlr: Christiane Jaquet-Berger est octogénaire) dire: «Ce virus est vite attrapé et ça peut être grave.» On dirait que l’idée du Conseil fédéral est que tout le monde attrape le Covid. Or, parmi ceux qui sont infectés, il y a des décès et des Covid longs. »

Appel belge à la protection des personnes immunodéprimées

En Belgique, 36 médecins et professeur-e-s signent un appel à prendre en compte et protéger les personnes immunodéprimées. Les personnes à risque sont notamment : «celles et ceux qui malgré une triple voire une quadruple vaccination restent exposés au développement de formes graves en raison d’une faiblesse extrême de leur système immunitaire. Il s’agit entre autres de patients atteints d’immunodéficience congénitale, de patients greffés du rein, du cœur, du foie, des poumons ou de cellules-souches, et de patients soignés pour certains cancers, notamment du sang, ou certaines maladies auto-immunes.» L'appel se conclut ainsi : « Les patients immunodéprimés restent les oubliés de la pandémie alors qu’ils devraient aujourd’hui faire l’objet de la plus grande attention. Les appels à la solidarité à leur égard sont rares. Puissent ces propos réveiller les consciences.»

Démanteler les protections collectives (III) : L'un des problèmes du masque, il «nous rappelle que nous sommes au milieu d'une pandémie»

Cette semaine, Rochelle Walensky, médecin et directrice de l'organisme public états-unien chargé de la lutte contre les épidémie (CDC) propage un discours antiprévention en s'exprimant ainsi sur les masques dans un entretien avec Andy Slavitt, ancien conseiller de la Maison Blanche pour la lutte contre le Covid et banquier chez Goldman Sachs (à la minute 33:20) : «Je sais juste que les gens sont fatigués. La lettre écarlate (c.a.d une marque désignant une personne qui a commis un péché ou un acte embarrassant pour lui faire honte) de cette pandémie est le masque. Il est peut-être indolore, il est peut-être facile, mais il n'est pas pratique, il est gênant et il nous rappelle que nous sommes au milieu d'une pandémie. Et donc nous pouvons vivre notre vie normalement si nous n'avons pas à porter le masque.» (notre traduction)

Elle a aussi affirmé : «Nous voulons donner aux gens une pause dans des choses comme le port de masques» alors que comme le relève le World Socialist Web Site 2'200 personnes en moyenne meurent à cause du Covid chaque jour aux États-Unis, qu'au moins 1 personne sur 300 y est morte des suites du Covid depuis le début de la pandémie et qu'un de sondage (CBS News-YouGov) rapporte que 56% des Américainexs sont favorables à l’obligation de porter un masque dans les salles de spectacle.

C'est que cette semaine, le CDC a modifié la manière de quantifier le risque lié au Covid dans les différentes régions du pays (risque bas; risque moyen; risque élevé) et en conséquence les mesures de protection. Le Matin.ch explicite ce changement de politique :

Les CDC utilisaient jusqu’ici uniquement le nombre de nouveaux cas enregistrés dans chaque comté pour déterminer les niveaux de Covid-19 par localité. Selon cette précédente mesure, 95% du pays enregistrait un haut niveau de transmission du virus, où s’appliquait donc la recommandation du port du masque en intérieur pour tous. Mais les CDC ont désormais décidé d’inclure dans leur mesure le taux d’occupation des hôpitaux, ainsi que le nombre de nouvelles hospitalisations quotidiennes. Par conséquent, plus de 60% des comtés, représentant 70% de la population américaine, enregistrent désormais un niveau qualifié de «bas» ou de «moyen», et peuvent donc tomber le masque. Seuls les comtés avec un «haut» niveau de Covid-19 sont toujours soumis à la recommandation du port du masque en intérieur.

Sur Twitter une états-unienne relève l'absurdité de la situation: «Il y a deux jours, @CDCgov disait que mon comté avait une "transmission substantielle" et mettait en garde contre le fait d'être démasqué à l'intérieur. Et aujourd'hui, @CDCDirector a abandonné tout mandat de port de masque.»

L'épidémiologiste Eric Feigl-Ding critique ce changement brusque et insensé par ce commentaire "MAGIQUE- on passe de la carte de gauche à la carte de droite en seulement 1 jour ! !! Alléluia ?"

Le médecin poursuit sur Twitter : «Nous avons besoin de plus de précautions en matière de transmission - Le directeur du @CDCD se trompe encore une fois de manière flagrante : la majorité des personnes infectées sont toujours symptomatiques et infectieuses même aux jours 5 à 7. Les tests et les règles d'isolement sont importants pour arrêter le #COVID19. Le @CDCgov a tort de se laisser influencer par l'industrie sur ce point - Honte à vous.»

Il appelle encore les employéexs du CDC à se révolter: «Ces derniers temps, le bilan du @CDCgov est épouvantable. Les employés du CDC devraient être honnêtes et se révolter ouvertement contre l'absurdité de la manipulation qui se produit en ce moment au sommet (du CDC). #CovidIsNotOver» (notre traduction)

La saga des dysfonctionnements au CDC se poursuit

Aux Etat-Unis, le journal The New York Times rapporte des carences et des rétentions de données sur le Covid de la part du CDC :

«Depuis plus d'un an, les Centers for Disease Control and Prevention recueillent des données sur les hospitalisations liées au Covid-19 aux États-Unis et les ventilent par âge, race et statut vaccinal. Mais ils n'ont pas rendu publiques la plupart de ces informations. (...) Deux années complètes après le début de la pandémie, l'agence qui dirige la réponse du pays à l'urgence de santé publique n'a publié qu'une infime partie des données qu'elle a recueillies (...) Une grande partie des informations non divulguées pourrait aider les responsables de la santé des États et des collectivités locales à mieux cibler leurs efforts pour maîtriser le virus. Des données détaillées et actualisées sur les hospitalisations par âge et par race aideraient les responsables de la santé à identifier et à aider les populations les plus à risque. Des informations sur les hospitalisations et les décès en fonction de l'âge et du statut vaccinal auraient permis de déterminer si les adultes en bonne santé avaient besoin de rappels. Et la surveillance des eaux usées dans tout le pays aurait permis de repérer rapidement les épidémies et les variantes émergentes. (...) "Le C.D.C. est une organisation politique autant qu'une organisation de santé publique", a déclaré Samuel Scarpino, directeur général de la surveillance des agents pathogènes au Pandemic Prevention Institute de la Fondation Rockefeller.» (notre traduction)

Lire la suite d'extraits de l'article ici en PDF.

Accès aux soins dans le canton de Vaud

Le Courrier reprend un article du journal vaudois La Région qui rappelle à la fois que des dispositifs d'accès aux soins de base existent pour les personnes sans statut légal, mais aussi que la peur qu'inspire à juste titre à ces personnes toute démarche administrative les empêchent en partie d'utiliser les dispositifs mis en place. Une personnes interrogée souligne à quel point les négociations sont particulièrement dures avec les caisses maladies qui entendent imposer des pénalités aux personnes qui ont résidé en Suisse sans conclure un contrat d'assurance de base.

Il faut rappeler, au-delà de leur évidente utilité, l'immense hypocrisie que constituent les dispositifs d'accès au soins de base, aux tests et aux vaccins. L'État admet l'existence des personnes à qui il refuse d'octroyer un statut légal de résidence. Il agit exclusivement selon son intérêt propre et non pas en fonction des véritables besoins de ces personnes. Il les oblige à des démarches angoissantes et leur fait courir le risque de ne pas accéder aux soins par peur.